Un lieu historique tourné vers l'avenir

By Québec Archéo | 
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Photo de la Maison Nivard-De Saint-Dizier

À titre de musée municipal, la Maison Nivard-De Saint-Dizier documente et diffuse le patrimoine archéologique, historique, culturel et immatériel de l’arrondissement de Verdun. À travers une simulation de fouille archéologique, le grand public est invité à mettre au jour des artefacts liés à l’histoire de la Maison et de son site archéologique, dont l’occupation remonte à 5 500 ans!

En 1671, Zacharie Dupuy, alors major de Ville-Marie, reçoit un immense fief qu’il nomme Verdun, en souvenir de son village natal de Saverdun, en France. Deux ans plus tard, il lègue le fief de Verdun à la Congrégation de Notre-Dame, alors dirigée par Marguerite Bourgeoys. En 1710, les religieuses y construisent une maison de pierre qui traversera les âges.

À cette époque, des noyaux villageois se développent au sud de l'île de Montréal, en bordure du fleuve Saint-Laurent et du lac Saint-Louis. Le site est alors utilisé comme métairie, comme le veut la coutume en Nouvelle-France. Un métayer et sa famille louent donc la terre pour la labourer et y vivre. En 1769, la communauté vend les terres ainsi que la résidence de pierre au négociant montréalais Étienne Nivard de Saint-Dizier, qui lèguera le domaine à son fils. Très actif à Montréal, Étienne Nivard de Saint-Dizier fils est successivement juge de paix, commissaire pour la construction du nouveau marché de Montréal, député de Montréal-Ouest, commissaire de la maison de correction et commissaire pour les réparations du chemin de Lachine. De nombreux propriétaires se succèdent, dont deux générations de la famille Nivard de Saint-Dizier. C’est en leur honneur que le musée porte aujourd’hui leur nom.

Lors de la construction du complexe immobilier Crawford Park en 1930, la demeure est acquise par la Ville de Verdun pour servir d'entrepôt. Restauré en 1940, l'édifice sert de local pour le club social Crawford entre 1940 et 1947, puis accueille la filiale 202 Crawford Park de la Légion royale canadienne. 

En 1976, le bâtiment est reconnu monument historique en vertu de la Loi sur les biens culturels. En 2012, la Maison Nivard-De Saint-Dizier devient officiellement une institution muséale et est classée immeuble patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications.

Une valeur archéologique inouïe

Les fondations de la Maison Nivard-De Saint-Dizier reposent sur le plus grand site archéologique préhistorique de l’île de Montréal, révélant une occupation autochtone qui remonte à 5500 ans.

En effet, les campagnes de fouilles qui se sont déroulées entre 2005 et 2017 ont démontré une occupation autochtone continue du site, grâce à la présence de plusieurs foyers préhistoriques, outils, éclats de taille, tessons de céramique et traces de piquets. Ces découvertes suggèrent un lieu de campement et de portage important pour les populations autochtones, en raison de son emplacement stratégique au pied des rapides de Lachine.

Les fouilles ont également révélé le potentiel archéologique du secteur pour documenter l’établissement probable d’un avant-poste de défense contre les Iroquois vers 1665. La découverte de tranchées de palissade comprenant des pieux et des négatifs de pieux relance les hypothèses quant à l’établissement d’un fort dans ce secteur du fief de Verdun.

Grâce à un partenariat avec l’Université McGill, en 2016-2017, le plus récent projet de fouilles vise à offrir une formation aux étudiants de premier cycle de l’université et à faire connaître la démarche archéologique auprès du public.

Un devoir de transmission

La Maison Nivard-De Saint-Dizier, musée et site archéologique est une institution muséale dont la mission est de préserver et de mettre en valeur une des plus vieilles maisons rurales d’inspiration française existante sur l’île de Montréal ainsi que de conserver, documenter et diffuser le patrimoine archéologique et historique du site.

À titre de musée municipal, l’institution documente et diffuse également le patrimoine archéologique, historique, culturel et immatériel de l’arrondissement de Verdun.

Désormais ouvert au public gratuitement, de la mi-mai à la mi-octobre, le musée offre de nombreuses activités éducatives et culturelles, pour petits et grands, comme une participation fidèle au Mois de l'archéologie. Ce qui ressort des programmations du musée est la vitalité de l’offre : de rencontres à conférences, en passant par des ateliers et des événements extérieurs pour célébrer les savoir-faire d'autrefois, la petite équipe ne chôme pas pour faire rayonner le bâtiment historique qui l'a vue naître.

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